Star Wars, ça vous dit quelque chose? C’est fou le hasard, non? Pile un mois avant la sortie du nouveau film au cinéma, Star Wars Battlefront débarque sur nos machines. Ça aurait été voulu, ça n’aurait pas été possible.
On a mangé de la guerre des étoiles à toutes les sauces en matière de jeux vidéo sur ces 35 dernières années. Parfois succulents, mais la plupart du temps difficiles à avaler. 35 ans qu’on fait tomber des AT-AT en enroulant des câbles de remorquage autour de leur pattes. On devrait pouvoir le mettre sur un CV! Autant dire que les fans de la saga n’ont plus beaucoup d’attentes lorsqu’une nouvelle tentative est annoncée, surtout quand il s’agit de ramener à la vie une licence qui s’était essoufflée il y a 10 ans. Ce Battlefront est en effet le 3e épisode d’un jeu de tir à la première personne qui se joue principalement en ligne. A l’époque je me souviens avoir frissonné à l’idée de pouvoir participer à des batailles épiques sur la première Xbox…avant de me contenter du mode hors-ligne, parce que notre connexion était trop pourrie. Maintenant, puissante est la fibre optique.
“Fais ou ne le fais pas. Il n’y a pas d’essai”, disait Maître Yoda. Dice (série des Battlefield), auraient certainement du suivre ce conseil concernant la partie se jouant en solo/co-op. Celle-ci ne présente aucun intérêt et semble être simplement là pour remplir les cases d’un cahier des charge superflu. Il y est uniquement question de repousser des vagues d’ennemis sans originalité et sans vraiment de challenge. Ça reste une bonne entrée en matière, mais même les tutoriels (bien fichus par ailleurs et non-obligatoires) sont plus excitants. Plutôt embrasser un Wookie que d’y passer plus de temps.
Personne par la guerre ne devient grand.
En revanche, la partie multijoueur vaut le détour. Amateurs de Star Wars ce jeu vous flatte. L’immersion est jouissive, des personnages aux lieux, en passant par les sons, jusqu’aux petits détails visuels dans le fond, tout y est (bien que j’aurais apprécié plus de musique de fond; l’action perd un peu de dynamisme avec ce silence). Attention toutefois, Battlefront s’adresse plutôt à un public peu exigeant en matière de compétition. Un manque de nervosité et de diversité risque de lasser les plus intraitables. Ce dernier point peut être relativisé, espérons-le, par la récente annonce d’Electronic Arts de proposer prochainement du contenu supplémentaire gratuitement. Cette prise de position est peut être une réaction à la grogne qui règne sur les réseaux sociaux. Le Seasson Pass est plutôt cher (50 euros) et on ne sait pas vraiment ce qu’il y a dedans. Il semblerait que ce soit surtout un accès anticipé aux prochaines cartes. Dans tous les cas, la première à débarquer dans quelques semaines n’est autre que la bataille de Jakku, l’une des planète au centre de l’Episode VII. Nous aurons donc l’occasion de prendre part à la bataille dont on verra les vestiges dans le film, 29 ans plus tard. C’est complètement transmedia, j’veux dire, mmvoyez? Plusieurs modes de jeux sont déjà disponibles et proposent de remplir différents objectifs. Si certains d’entre eux se sont « déguisé » pour tromper la vigilance des habitués de Battlefield (« escarmouche » pour deathmatch, « cargaison » pour capture the flag, « suprématie » pour conquête, ce ne sont pas ces droïdes là que vous recherchez), d’autres font preuves d’un peu plus d’originalité, comme l’attaque des marcheurs. Derrière ce titre traduit avec les pieds, comme le « Millenium Condor », se trouve un mode intéressant dans lequel l’Alliance Rebelle tente de ralentir l’avancée des AT-AT avant qu’ils n’atteignent les vaisseaux de transport à quai et ne les détruisent, tandis que l’Empire doit les escorter. Oui, le contexte est celui de la première trilogie (donc épisode IV à VI), ce que je trouve plutôt bien, sachant que la période Clone Wars a été matraquée ces dernières années. Mais mon petit jawa me dit qu’on ne va pas tarder à voir débarquer un DLC Droïdes vs. Clones…
Excuses acceptées, Amiral Needa.
Même si les objectifs sont assez bien défini, c’est souvent le Bronx. Tout le monde court dans tous les sens, sans vraiment viser les objectifs et on ne comprend pas toujours pourquoi on a gagné. Ou perdu. Les respawns complètement aléatoires n’aident d’ailleurs pas vraiment à s’y retrouver. Combien de fois je suis revenu dans la partie juste devant un ennemi? Ou lui juste dans mon dos? Et souvent on revient très loin de l’objectif, ce qui demande de traverser toute la carte. On court et on meurt. Parfois on a même pas le temps de courir. Le temps de vie est vraiment très faible et pas uniquement parce que je suis nul. La progression se fait de manière très classique. Remplir les objectifs ou abattre un adversaire donnent des points qui seront converti en crédits, qui permettront à leur tour d’acheter du matériel, des armes, des tenues ou des gadgets. Ces derniers se présentent sous forme de cartes. Il est possible de sélectionner trois pour se constituer une sorte de classe. Ce principe est plutôt intéressant et permet de moduler son personnage comme chacun l’entend. Je n’ai pas encore parlé des bonus qui apparaissent aléatoirement sur le champ de bataille et qui donnent des avantages tactiques, comme la possibilité de poser une tourelle, mais surtout de pouvoir aussi incarner un héros (Luke, Han, Leia, Dark Vador, Palpatine et Boba Fett) avec des aptitudes propres. C’est vrai que tomber nez-à-nez avec le seigneur des Sith sur le champ de bataille ça impose le respect. Et on re-court et on re-meurt. Il reste encore une partie en vaisseaux spatiaux, qui ajoutent une tension supplémentaire pendant le conflit. Pour les contrôler, je vous conseille d’avoir une manette à disposition, sinon c’est injouable . Le mode dédié aux chasseurs est un peu mou, par contre entendre siffler un chasseur TIE poursuivi par un X-Wing juste au dessus de ma tête pendant que je cours dans une tranchée de Hoth, j’avoue, j’adore ça!
– Je t’aime… – Je sais.
Comme je l’avais mentionné dans ma preview, je l’ai également essayé brièvement sur Xbox One, mais les sensations étaient nettement moins au rendez-vous. Je vous renvoie également à l’encart de Marsouin sur son expérience PS4, ci-dessous. Pour ce qui est de la version PC, nous y avons joué de nombreuses heures avec une équipe d’amis, trentenaires, ne visant pas la performance et nos parties ont été l’occasion de débattre, à nouveau, de l’univers de papy George/Disney, tout en revivant des batailles qui nous ont marqué. Si Battlefront n’est pas le meilleur jeu Star Wars de tous les temps, il ne s’en sort pas mal et on lui accordera volontiers d’être, en tout cas, le plus beau. C’est beau, mais c’est beau! Il nous est arrivé plusieurs fois d’oublier le combat qui faisait rage pour admirer la forêt d’Endor ou l’horizon de Tatooine. Je pense que l’intérêt du jeu est fortement relatif si vous n’êtes pas fan de la galaxie lointaine, très lointaine. Dans le cas inverse (et que vous avez des potes avec qui jouer) vous risquez bien de sentir la Force s’éveiller en vous.
Note: 7 Wedge Antilles sur 10
Également disponible sur PS4 et Xbox One.