Une tendance générale de cette Gamescom 2024 est que l’industrie du jeu vidéo semble coincée dans un problème d’inspiration trop évidente. J’entends par là que pour beaucoup de jeux que j’ai pu voir (une quinzaine, ça n’est pas tant que ça, mais bon), peuvent trop se résumer ainsi « Ah, mais c’est [nom de jeu], mais avec [élément perturbateur] ». C’est facile d’en abuser, au passage. Vous pouvez même essayer à la maison. « Ah, mais c’est Papers Please avec des animaux », « Ah, mais c’est Dark Souls, mais au fond de la mer avec un crabe », « Ah, mais c’est Uncharted, mais avec un pingouin aventurier ». Bref, des jeux qui renvoient presque automatiquement à d’autres jeux, et n’arrivent pas à s’en inspirer sans que l’ombre de leur modèle ne leur fasse… ben de l’ombre, justement.
Alors qu’on soit bien clair, ça n’est pas fondamentalement mauvais. Parfois, on n’a pas envie de tester un gâteau aux feuilles de bananes séchées avec de la crème allégée et des pistaches rôties dans du miel. Parfois, on a juste envie d’une tarte aux pommes. Et pourquoi pas ? Parce que c’est très bon la tarte aux pommes ! Enfin bref, vu qu’on parle de pistaches et de tartes aux pommes, je vais transitionner n’importe comment et vous dire que j’ai joué à Sworn, dernier jeu des Texans de Windwalk Games.
Sworn, ben c’est Hadès avec les chevaliers de la Table ronde et la possibilité de jouer en coop. J’aimerais bien pouvoir noter d’autres singularités, mais c’est vraiment Hadès avec les chevaliers de la Table ronde… Sans l’aspect narratif évolutif qui avait tant plu aux joueurs et joueuses. Mais avec beaucoup plus d’options de customisation d’armes et de personnages jouables différents. Et sinon… C’est Hadès. On passe d’une salle à l’autre, la vue est isométrique, on altère entre attaques, simples comme lourdes, et dash dès qu’on sent le danger venir, on enchaîne les upgrades à la fin des salles pour former un build. Les salles sont pleines de pièges à éviter ou à retourner contre les ennemis. À la fin de chaque biome, on trouve un boss (un des chevaliers de la Table ronde), et vu qu’on est dans la légende éponyme, le dernier biome sera bien entendu le château de Camelot, et le dernier boss sera Arthur. Une version maléfique d’Arthur hein, avec les yeux violets et tout.
J’ai peur qu’un peu trop de cynisme ne transparaisse de ces quelques lignes, alors je vais quand même rappeler que refaire Hadès en modifiant certains éléments, c’est loin d’être facile. Et force est de constater que manette en main, Sworn est un très bon « Hadès-like » (je m’en fous, j’invente des termes). C’est fluide, dynamique, les commandes répondent bien, la customisation des différents éléments semble très poussée, visuellement c’est joli sans être trop chargé, les armes réagissent bien. Bref, c’est du bon travail. On est là devant ce qui ressemble à un jeu fait avec sérieux et compétence, mais qui ne va aucunement chercher dans l’originalité. Un peu comme une bonne tarte aux pommes, finalement. Et parfois, une bonne tarte aux pommes, c’est sympa de la partager avec un ou une pote, au lieu de la manger tout seul. Sortie prévue fin 2024 sur PC, Xbox Series X|S, PS5 et Switch un peu plus tard.
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