Le stand Devolver était comme un pique-nique dans l’herbe entre amis et je ne dis pas ça à cause de leur moquette verte.
Cachés au fond de la business area, à côté d’un mystérieux stand Gigantic, d’où provenaient des clameurs de derrières des rideaux opaques, en ce dernier jour de Gamescom, tout le monde chez Devolver avait une bière à la main. Ce qui a eu des conséquences particulières durant les différentes présentations que nous avons suivies.
A commencer par le FPS Shadow Warrior 2, suite du remake du jeu sorti dans les années 90. Développé par Flying Wild Hog, studio polonais, ce nouvel opus met l’accent sur des niveaux ouverts, sujets à des variations climatiques, générés en partie aléatoirement et permettant de choisir le chemin à emprunter. Slawomir Uliasz, auteur (tiens, il a un titre normal lui, mais un nom passablement polonais), choisi de nous montrer différentes façons d’arriver jusqu’au boss, en étant ultra-bourrin ou à l’inverse, en abusant du mode furtif, on y incarne un Ninja après tout. Le moteur physique a été grandement amélioré et la principale conséquence est que les ennemis peuvent, maintenant, être découpés en morceaux encore plus fins ! Pas question de faire dans la dentelle, ça dégouline d’hémoglobine et c’est nerveux à souhait. Nous avons d’ailleurs vécu un moment magique, puisque Slawomir, en cherchant à fuir un gros monstre repoussant, s’est trouvé acculé sur un toit. Il a laissé tomber l’idée de l’affronter au sabre et s’est équipé du lance-roquettes. En tirant complètement au hasard, son missile est venu frapper l’ennemi en pleine face, après que celui-ci se soit élancé de la toiture voisine, style tir aux pigeons. Slawomir s’est surpris lui-même et n’a pas pu s’empêcher d’afficher un sourire béat en nous regardant. C’est beau les développeurs qui arrivent (encore ?) à s’émouvoir de ce genre de moment. Et moi j’adore écrire « Slawomir ». La sortie est prévue pour l’été 2016 sur PC, PS4 et Xbox One et Mush et moi avons été plutôt conquis.
Enter the Gungeon, rogue-like procédural de son état a la particularité d’être centré sur les flingues. Pas seulement les 200 armes utilisables et améliorables, mais toute la thématique tourne autour. Les ennemis sont des balles, tous les objets ont un rapport avec les fusils, etc. D’où le titre, en fait. Il y a quatre personnages à choix, chacun ayant son style de pétoire et sa raison de vouloir vaincre le Gungeon. Le boss de fin du jeu est donc lié au passé de chacun. Ah oui, parce que le gungeon a le pouvoir de faire remonter le temps. C’était pas tout clair, mais très prenant! Quand on meurt, on meurt. Alors on fait bien attention et on apprend à gérer sa frustration. Avec un gameplay proche de celui de Binding of Isaac, il faut un petit temps d’adaptation pour apprendre à se déplacer et tirer en même temps. Les deux actions sont réparties sur les deux sticks: l’un pour avancer et l’autre pour tirer. En parlant de Binding, il y a une volonté de créer des boss plus impressionnants dans Gungeon que dans la cave du pauvre Isaac. Le niveau jouable sur place avait été simplifié en raison de newbisme inhérent à la Gamescom, mais il nous a été assuré qu’on allait suer. Sortie prévue au début 2016 sur PS4, PC, Mac et Linux.
Et enfin, Mother Russia Bleeds, un jeu de combat dans la rue, dans la pure tradition des Double Dragon ou Street of Rage. Le contexte est complètement déjanté. Dans une Russie alternative, une bande de caïds se ligue pour nettoyer les rues d’une drogue étrange. On enchaîne donc les décors sordides et on tabasse tout ce qu’on peut. Tout y est glauque et dérangé. Nous avons traversé une boîte SM dans laquelle il fallait défoncer la tronche (ou toute autre partie du corps) de nombreux sbires, pour ensuite atteindre les sous-sols pour enquêter sur cette drogue. Il est possible d’utiliser des boost de combos et de pomper de l’adrénaline sur les ennemis convulsant dans leurs tripes par terre. Il n’est pas toujours facile d’estimer la hauteur de l’ennemi sur un plan 3D isométrique et je me suis souvent retrouvé à taper dans le vide. Heureusement, la campagne peut se faire en co-op en local (et peut être bien en ligne si tout se passe bien). C’est lorsque nous avons atteint la moitié du chemin que notre développeur-accompagnant s’est rendu compte, en contemplant le fond de sa bière vide, qu’il n’arrivait plus à parler anglais. La suite s’est passé dans un fran-glais tout à fait délicieux. Ce qui nous a permis d’apprendre que le contexte soviétique de Mother Russia Bleeds vient d’un groupe de métal dont le développeur faisait parti. Défoulant, assez original et inspiré par un groupe de métal. Que demander de plus? Sortie prévue durant le deuxième trimestre 2016, sur PS4, PC, Mac et Linux.
BOUM, de très bons jeux chez Devolver. Leur recette de ne pas miser sur les graphismes next-gen, mais plutôt sur des gameplay dynamiques paye vraiment. Un grand plaisir de découvrir ces jeux. Bon passez moi une bière que je me prélasse sur cette moquette bucolique.
29/08/2015
Devolver est vraiment un éditeur d’indés (du coup, le sont-ils encore?) qui soigne son petit monde et qui leur donne une belle liberté. A l’E3, j’avais juste trouvé nickel leurs caravanes Airstream sur le parking du Hooters, avec les binchs en prime. Et surtout, que d’une fois dans une caravane pour discuter et jouer aux titres des devs, tu es en direct avec eux. Pas de marketeux ou PR casse burnes pour surveiller la discussion… Un très bon souvenir 🙂
06/09/2015
Complètement d’accord! C’est pas seulement parce que c’est une ambiance détendue, mais aussi parce que c’est plus accessible et plus direct. J’ai beaucoup entendu parlé de la caravane de l’E3 😉