Chez Semper Ludo on sait comment attirer le chaland avec des titres qui interpellent! Deux sexes: l’humanité divisée est le 4ème opus de la franchise, suite directe de Deus Ex: Human Revolution sorti il y a quelques années vente de viagra sur internet.
Le premier est sorti en 2000 sur PC et était justement une révolution: un scénario touffu, des choix qui importent et s’embranchent pour atteindre différentes fins, un gameplay à la croisée des chemins entre un jeu de tir en vue subjective, un jeu de rôle et un jeu d’infiltration. Bref, c’était de la balle et du haut de mes 13 ans j’ai adoré ce jeu même si je ne comprenais pas tout à l’histoire (j’étais un peu lent). Pour être honnête les mécaniques de jeu n’ont pas beaucoup évolué depuis et c’est pas plus mal, on ne change pas une équipe qui gagne.
Mankind Divided se situe donc en 2029, deux ans après Human Revolution, dans un monde où les augmentations mécaniques permettant d’améliorer nos pauvres petits corps tous mous se sont répandues au sein de la société. Cependant, suite à un attentat terroriste où tous les augmentés ont tourné psychopathes sanguinaires, une ségrégation s’est faite et les « augs » sont maintenant abusés par un État devenu totalitaire. Adam Jensen est un agent d’Interpol, qui s’est vu augmenté suite à un incident ayant failli lui coûter la vie. AJ (prononcé « hey dji ») subit donc en permanence les quolibets de ses petits camarades, tout en essayant de résoudre des scénarios poilitico-conspirationnistes où tout le monde suit son propre agenda. Je vous épargnerai plus de contexte, mais sachez que Deus Ex possède un univers extrêmement riche et détaillé qui fait autant penser à Blade Runner qu’au racisme ambiant et assumé présent dans les États-Unis des années 50.
Le jeu se déroule en vue subjective et vous permet autant de sortir les gros flingues, que de vous la jouer Sam Fisher pour atteindre vos objectifs. L’action se déroule principalement à Prague sous forme de monde ouvert, bien que certaines quêtes vous fassent voyager, notamment dans les Alpes suisses. Comme dans tout bon jeu de rôle, différentes quêtes secondaires vous sont proposées, à vous de voir si vous voulez profiter de l’xp supplémentaire pour améliorer Adam. Les augmentations que vous choisissez favorisent soit la discrétion, soit l’assaut direct. J’ai personnellement fait tout le jeu quasiment sans me faire repérer une seule fois et en tuant seulement un ou deux ennemis. Chaque situation, qu’elle implique des civils ou des ennemis, possède généralement plusieurs résolutions possibles. Un exemple: vous devez vous introduire dans une banque pour y voler le contenu d’un coffre. Vous pouvez soit arriver et tuer tout le monde, soit passer par les conduits que vous avez repéré grâce à votre vision augmentée. Vous pouvez tout autant assommer un garde et lui voler son passe, que directement hacker le terminal pour ouvrir la salle. Mais vous pourriez aussi lire des e-mails sur un des ordinateurs et trouver le code, ou peut-être qu’un mur possède une faiblesse structurale que vous exploiterez pour passer outre la porte. Les gardes vous gênent? Endormez-les à distance avec le fusil tranquillisant ou encore piratez les tourelles pour les retourner contre vos ennemis. Vous l’aurez compris, le level design est assez exceptionnel et je pèse mes mots.
Les phases de hacking possèdent deux méthodes selon que vous soyez en train de pirater un terminal ou un faisceau de lasers. Lorsque vous vous introduisez dans un ordinateur (pour peu que vous ayez le niveau requis), une grille apparaît qui vous demande de choisir le chemin à prendre pour arriver jusqu’au node central et réussir votre piratage. Chaque node sur votre chemin possède un certain niveau déterminant le temps nécessaire pour en prendre possession et la probabilité de se faire repérer. Une fois votre présence remarquée, un compte à rebours se lance et les nodes deviennent de plus en plus longs à capturer. Si vous n’arrivez pas au bout du chemin avant la fin du chronomètre, il faudra recommencer le hack. Néanmoins, plusieurs modificateurs à usage unique, récoltés au cours de vos explorations, vous seront d’une aide précieuse. Les augmentations d’AJ vous faciliteront aussi la tâche au fur et à mesure de votre progression, pour peu que vous choisissiez de dépenser vos points là-dedans. Heureusement, les éléments plus simples à pirater ne vous demandent pas toute cette manoeuvre et se contentent d’une petite épreuve de timing qui ressemble au rechargement dans la série des Gears Of War.
N’allez cependant pas croire que Deus Ex se résume à faire le coursier. L’action est entrecoupée de longues phases de dialogue qui influenceront grandement le déroulement de l’intrigue. Vous devrez parfois donner vos réponses dans un temps imparti qui est très court, ce qui vous force à faire votre choix rapidement. Décisions qui vous priveront parfois de toute une section du jeu à cause des multiples embranchements possibles. Une raison de plus pour refaire le jeu en « New game + » en gardant toutes vos améliorations précédentes. De manière générale, les contrôles sont plutôt agréables et intuitifs. Passer en couverture derrière un ennemi inattentif et l’endormir avec un pouce indien se fait très facilement et sans frustrations. Je ne saurais vraiment vous dire si le combat est efficace vu que je n’ai quasi pas eu d’affrontement direct. Cependant, chaque arme est également améliorable et modulable à souhait: changez de munitions selon le type d’ennemi et modifiez vos accessoires pour ajouter par exemple un silencieux ou une lunette à votre fusil préféré. Les accessoires s’achètent chez des marchands répartis dans Prague, tandis que les améliorations, comme un plus grand magasin ou un tir rapide, se modifient grâce aux pièces que vous récolterez au fil de vos aventures.
Graphiquement, ça claque pas mal. C’est très beau, même si parfois les animations des personnages sont un peu robotiques pendant les dialogues, et certains protagonistes ont l’air d’avoir été finis à la pelle. Le moteur de jeu fait bien son boulot, mais on reprochera quand même à la ville d’être parfois un peu vide. Dans le même registre, les éléments du décor manquent un peu de diversité. Apparemment en 2029, tout le monde possède le même ordinateur, la même télévision, les même caisses, et tout les immeubles ont été standardisés pour pour pouvoir accueillir la seule grille d’aération présente sur le marché. Je n’ai malheureusement pas grand-chose à dire sur la bande-son qui est discrète mais ma foi fort agréable avec ses arrangements orchestraux.
Le seul gros problème que j’ai avec Doux Sexe est le manque de charisme de son personnage principal et l’histoire bien trop complexe pour que l’on se sente vraiment impliqué dans les événements qui s’y déroulent. Le jeu propose un résumé de l’épisode précédent sous la forme d’une vidéo de 15 minutes qui revient sur Human Revolution. 15 minutes les amis, qui a le temps pour ça de nos jours franchement? Cela dit, je salue l’envie de ne pas vouloir tout simplifier à l’extrême et mettrai ça sur le compte de ma lenteur encore latente.
Deus Ex: Mankind Divided est le jeu de la rentrée. Jetez-vous dessus sans hésiter et finissez-le comme bon vous semble grâce à sa liberté d’action incroyable. Je l’ai dévoré en quelques jours et cet opus est la preuve que le gameplay reste le plus important dans le jeu vidéo: malgré ses quelques petits défauts graphiques ou scénaristiques, tout est pardonné tellement l’action est prenante et efficace.
9 Blade Runner sur 10.
Jeu également disponible sur PC et Xbox One.