Denver n’a qu’à bien se tenir [Monster Hunter Wilds]

Denver n’est clairement pas le dernier dinosaure, en tout cas pas dans le petit monde de Monster Hunter Wilds. Car des dinosaures, il y en a à foison dans Monster Hunter Wilds, c’est même le principe du truc. Imaginez un type en armure faite en peau de Stégosaure qui partirait chasser le T-Rex pour s’en faire une nouvelle épée, accompagné d’un chat super hargneux, aussi équipé en peau de dino. Voilà en gros le principe de la saga Monster Hunter et Wilds n’y déroge pas.

Comme le soulignait déjà notre cher ami Monsieur Plouf à l’occasion d’une preview du jeu à la dernière Gamescom, Monster Hunter ne brille pas vraiment par son originalité. Enfin si, dans ses débuts, la série a même inventé un genre. Et Monster Hunter Wilds ne sort pas de ce genre, c’est un MH classique, dans la lignée des World, etc. Pour les néophytes, cela veut dire qu’il s’agit d’un jeu « principal », contrairement à MH Rise, par exemple, qui était un jeu « off », pas censé reprendre la trame principale. Pour quelqu’un qui ne connaîtrait pas la franchise, les petits jeux « off » sont en général un peu plus légers en contenu et plus accessibles. Malgré cette tendance, notons que Wilds est très accessible pour un « épisode canon ».

 

La galinette cendrée est de retour et elle n’est pas contente.

Le mauvais chasseur, il voit un T-Rex, bon ben tu vois, il le défonce à coups d’épée

Le début de Monster Hunter Wilds m’a laissé dans le doute, notamment sur un plan technique, mais maintenant le jeu fini, je peux dire avec assurance que c’était probablement dû à l’état de Beta du jeu lorsque j’ai démarré l’aventure. Les textures m’avaient paru vraiment dég et l’aspect général pas fini. Mais pour finir, dans l’ensemble, le jeu est devenu superbe, avec toujours quelques irrégularités au niveau des textures. Contrairement à Rise par exemple, Wilds mise sur une palette de couleurs très ternes, assez en décalage avec ce qu’il se fait habituellement en ce moment. Cela a été déroutant pour moi au début, puis au fur et à mesure des combats, on constate que la direction artistique mise beaucoup sur des effets de lumières pour mettre en valeur l’ambiance et l’aspect dramatique des combats. Et bordel, ça marche.

 

Il est n’est pas exclu de tomber sur plusieurs monstres en même temps, ce qui donne souvent lieu à des combats épiques.

 

Il y a peu de points négatifs dans Wilds, alors autant les évacuer tout de suite. Le principal étant toujours le même, présent dans la franchise depuis le début : les menus sont dignes des championnats mondiaux de tableaux Excel. L’ergonomie est juste affreuse dans la plupart des menus, avec énormément de redondances et de lourdeurs inutiles. Malgré tout, j’ai pu faire le jeu jusqu’à la fin du scénario de base sans trop m’en préoccuper, donc on y survit.

L’autre point négatif, c’est simplement sa fidélité aux principes de la série, le défaut de sa qualité en gros : Monster Hunter Wilds est un énième Monster Hunter, voilà. C’est pas grave, il amène exactement ce qu’il propose, mais vous n’y trouverez aucune révolution : c’est le FIFA de la chasse au dinosaure, le PES de la fabrication d’épée à deux mains, le COD du chat anthropomorphe hargneux. Bref, vous voyez l’idée. À ce niveau, c’est juste une question de choix du consommateur, si vous voulez du MH, vous aurez du MH, mais rien d’autre.

 

Que serait Monster Hunter sans des séances de tambouilles accompagnées de notre brave félin ?

Ben tu vois, le bon chasseur, il voit un T-Rex, il polit son épée, et après il défonce le T-Rex avec.

Le principe est toujours le même avec quelques améliorations… J’ai trouvé l’expérience globale de la campagne très satisfaisante et fluide, en dehors de l’apprentissage des menus évidemment. Bien que l’histoire soit, comme d’hab, complètement anecdotique, elle n’est pas complètement nulle non plus. Et on s’amusera à détester l’un des personnages centraux qui n’en finit pas d’être agaçant au possible. Malgré tout, l’ambiance est toujours aussi géniale avec toute la coalition de personnages loufoques et la bonne ambiance habituelle, notamment avec la présence des Palikos (les chats) qui vient alléger grandement l’ambiance semi-grandiloquente du jeu. Semi, car cette ambiance, comme toujours, évolue entre le ridicule de la chasse aux dinosaures et le sérieux des combats eux-mêmes qui sont souvent spectaculaires et très dramatiques.

 

Le Uth Duna, monstre aquatique, est particulièrement réussi et utilise très bien l’environnement.

 

Grosse nouveauté tout de même : le système de blessures. En utilisant le mode focus (L2 sur PS5), nous pouvons repérer les blessures sur le monstre chassé et essayer de les cibler. Lorsque nous y parvenons, le monstre est étourdi, prend une grosse somme de dégâts et drop du matériel de craft. Le système est franchement très agréable, mais semble presque trop faciliter certains combats. Néanmoins, cela donne une dynamique que j’ai trouvé super jouissive et souvent épique.

 

La direction artistique est un peu étonnante au début, mais on y prend largement goût.

Le lâché de Vélociraptors cendrés

La monture de cet opus, le Seikret, est une sorte de vélociraptor ultra maniable et permettant aussi d’embarquer une deuxième arme lors de la chasse. C’est réellement un plaisir de se balader sur le bestiau, que l’on peut également customiser. Certains critiqueront la casualisation qu’amènent les deux armes, ou le fait de pouvoir mettre la monture en mode traque automatique, telle une Tesla qui fonctionnerait, quand un monstre se barre. Mais très honnêtement, ça m’a permis de boire un café pendant que je pourchassais la bête et c’était splendide. Monster Hunter Wilds est peut-être un jeu de vieux, qui sait. En tout cas, en accord avec certaines critiques, il est vrai que le jeu est plutôt facile en comparaison d’autres opus, tout en restant très agréable à jouer.

 

Les PNJs nous accompagneront durant la campagne, pour notre plus grand… Pour pas grand chose la plupart du temps.

 

Quant au bestiaire lui-même, je l’ai trouvé réellement attrayant et impressionnant. Le premier combat contre le Ray Dau, accompagné par les effets spectaculaires de tonnerre et de tempête, est tout bonnement bluffant et nous marque la rétine de plaisir. De même, le reste se laisse découvrir avec plaisir, avec une mention spéciale d’ailleurs pour le combat contre le Uth Duna et son environnement aquatique qui donne également lieu à des scènes épiques. C’est une franche réussite de ce côté-là pour ma part, même si tous les monstres habituels de la série ne sont pas encore présents.

 

Immortan Joe n’as qu’à bien se tenir !

Et le très bon chasseur, lui, il fait quoi ?

Comme je l’ai dit en introduction, Monster Hunter Wilds est un très bon Monster Hunter. Et globalement un bon, voir très bon jeu vidéo (hors affection particulière pour la série). En résumé, si vous aimez la série de toute façon vous l’avez déjà acheté et probablement poncé plus que moi ; si vous ne connaissez pas et le concept de la chasse au dinosaure à l’épée vous intrigue, c’est un très bon épisode pour débuter l’aventure. Et si cela ne vous intéresse pas du tout, hé bien fort à parier que vous ne lirez de toute façon pas ce test (NdFounet: Et vous auriez tort, vous auriez pu changer d’avis). Perso ça a été un plaisir, et j’y retournerai probablement pour l’inévitable DLC.

Note : 8 steaks de Denver sur 10.

Testé sur PS5, disponible également sur Xbox Series et PC.

 

Author: Teiki

Recrue la plus prolifique du mercato du marché suisse romand du jeu de mots à 5 syllabes, Teiki (El Matador pour les intimes) est LE nouveau ancien rédacteur de Semper Ludo. Il gravit vite les échelons et grâce à quelques coups de langue bien placé, le voilà déjà en train de remplacer Founet à l’animation de Podcast. Son talent de marchandage s’est créé tôt dans sa jeunesse où il devint un pilier de l’échange d’objet inutile dans Everquest. C’est certainement cet événement qui l’oblige inlassablement à jouer à des jeux avec du loot vert, bleu, violet et orange. Ancien champion de pétanque sans cochonnet, lors d’un accident de roulade, il dû se reconvertir à la randonnée avec les pieds. Son corps est un temple où seules les personnes qui ont enlevé leurs chaussures peuvent entrer.

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