Halo queue leu leu [Halo 5: Guardians, Xbox One]

Le dossier Halo 5 : Guardians était arrivé sur mon bureau pendant l’hiver. Dès le moment où je l’ai vu de vieux souvenirs de guerre ont refait surface. Une affaire tordue s’annonçait. Pendant que je faisais tinter les glaçons de mon scotch mini-bulles en tournant mon verre, je regardais la pluie par la fenêtre tomber sur les rues illuminées mais désertes de la ville. Je savais ce dont j’avais besoin pour cette affaire : de l’aide d’un ancien compagnon d’armes, un spécialiste.

J’avais entendu de vieilles rumeurs. Je remontais la piste tandis que les gouttes d’eau s’écoulaient sur mon manteau. C’est au fin fond d’un bar miteux que je le retrouvais.

Je sais pourquoi t’es là, me lança-t-il sans se retourner. Mais c’est trop tard, j’ai raccroché.

Sa voix imposante avait tôt fait d’interrompre les conversations des autres clients et je sentais maintenant leurs regards inquisiteurs sur moi. Je jetais alors le paquet sur la table à laquelle il était accoudé, puis je tournais les talons pour attendre dehors. A peine le temps pour moi de remarquer que la pluie reprenait de plus belle et de remonter mon col, que je sentais déjà l’odeur de sa cigarette.

– Quand est-ce qu’on décolle? bougonna-t-il, tenant fermement l’ABONNEMENT XBOX LIVE GOLD 3 MOIS dans sa main.

Halo 5 Xbox one power rangers

Go go Power Rangers!

Halo-uette, gentille Halo-uette.

Halo 5 Xbox one décors

La plupart des décors sont assez monotones et épurés. Mais des fois on reste pour admirer.

Qui dit Halo dit nécessairement campagne en coopération. Nos premiers faits d’armes remontait au tout premier volet, lorsque nous avions été envoyés explorer la planète du même nom. A l’époque le matériel était inadapté et mes mains gardent encore les traces des pads Xbox démesurés. Il fallait à nouveau que nous nous confrontions à l’univers de ce jeu, déjà décliné dans pratiquement une dizaine de volets et plus encore en produits dérivés, livres, séries, animés, etc. Je n’imaginais pas y replonger sans mon accolyte. Après Halo 2, j’avais été renvoyé à la maison, alors que lui avait poursuivi le combat dans Halo 3. Cette campagne lui avait d’ailleurs laissé des séquelles. L’onde de choc d’une grenade avait perturbé sa mémoire. A tel point qu’il n’était même plus sûr d’avoir participé aux batailles d’Halo 4. Je conservais pourtant une confiance aveugle en ses compétences. Pour ma part, j’avais tenté une approche de retour dans Halo : ODST, mais sans succès, la saveur n’était pas la même.

– Oh tu te bouges ? La voix qui sortait de mon casque me tirait de mes réflexions.

Inviter quelqu’un a rejoindre une partie était devenu extrêmement aisé avec la dernière mise à jour du système d’exploitation de la console. Aucun crash à déplorer, un service impeccable. La fiche de profile indiquait que ce nouveau Halo, toujours en exclusivité Microsoft, était le second volet d’une nouvelle trilogie, logiquement initiée avec Halo 4 (épisode qui avait marqué la transition entre Bungie et 343 Industries au niveau de la réalisation). Le reste semblait identique à mes souvenirs : FPS futuriste, guerre contre la race extraterrestre des Covenants, possibilité de conduire des véhicules et contexte mystico-religieux impliquant l’antique civilisation des Forerunners.

Halo 5 Xbox one poseur

Oui, on te voit bien sur la photo.

*La commande « blague avec Nabilla » est refusée*.

Halo 5 XboxOne acteur

En retrouvant les acteurs des séries dérivées (ici Mike Colter), s’installe une cohérence trans-médiatique de l’univers Halo. Ce terme tout à fait hipster est en dédicace à George Lucas.

La séquence d’introduction était époustouflante. On y voyait l’escouade Osiris – la nôtre – de soldats Spartans voltiger sur le champ de bataille, dézinguer du covenant, enchaîner des mouvements fluides et précis. Puis à nous de prendre le relai. J’ai toujours bien aimé les cinématiques, sauf quand elles créent un trop grand décalage avec l’expérience de jeu. Voir les personnages sautiller tels des ninjas de l’espace, puis sentir toute la lourdeur d’un FPS sur console m’avait laissé une désagréable sensation. Un passage rapide par le menu de configuration m’avait permis de pousser au maximum les vitesses de réactions des sticks. Rapidement, nous avions découvert qu’il se passait quelque chose de pas net. L’intelligence artificielle emblématique Cortana semblait partir en vrille et Master Chief (« le Major », en français dans le texte) n’allait pas tarder à désobéir à un ordre direct, impliquant alors que l’escouade Osiris le prenne en chasse, lui et son équipe bleue. Ce Halo 5 avait donc comme particularité de nous faire incarner deux formations et de nous faire vivre le scénario de manière asymétrique. Pendant que nous dessoudions du covenant par wagon, nous tentions de remettre les pièces du puzzle en place. Impossible d’y voir clair dans cette histoire qui mélangeait de plus en plus de termes ambigus ; gardiens, veilleurs, prométhéen, fléau, manteau des responsabilités. Rien à faire, nous étions contraint de jouer avec une page Wiki ouverte à côté de nous pour pouvoir nous y retrouver un tant soit peu. L’application gratuite Halo Chanel devait permettre de tirer les ponts pour relier le tout, mais restait peu intuitive (et uniquement en anglais). Nous progressions assez vite et quand enfin nous pensions pouvoir y voir un peu plus clair, j’entendais mon co-équipier souffler :

– Oh non, ça ça pue… puis il fût interrompu par le lancement du générique de fin de la campagne. Pantois, je consultais ma montre : 9h17 de jeu, seulement. Nous n’avions peut être pas choisi le mode de difficulté le plus élevé, mais nous avions aussi pris notre temps à explorer les niveaux pour trouver les journaux de guerre cachés un peu partout. Tout ça avait été trop facile, trop linéaire, trop épuré, trop plat.

Halo 5 Xbox one séquence vaisseau

Quelques séquence en vaisseau qui ne parviennent toutefois pas à faire décoller mon tensiomètre.

Le téléphone pleure.

Halo 5 Xbox one soins

Tant qu’il reste un membre debout, il peut soigner les autres.

Halo 5 avait beau offrir la possibilité de partager cette campagne à 4, impossible de ne pas rester sur sa faim. Bien sûr, de vieilles mécaniques ingénieuses étaient toujours à l’œuvre, comme le fait d’abattre d’abord un chef ennemi pour voir ses troupes s’enfuir en courant, mais au final, nous ne voyions plus la différence, les cibles s’enchaînaient simplement. Le fait de pouvoir réanimer ses compagnons tombés au combat ajoutait également un peu de piquant, mais la mort n’était pas assez punitive pour créer une réelle tension. Nous nous étions alors tournés vers le mode multi-joueurs. Tandis qu’un matchmaking efficace nous propulsait dans différents modes de jeu, nous tentions de comprendre les objectifs pas toujours très clair. Nous étions d’ailleurs emprunté devant la gestion des « Requisitions« , sorte de cartes se découvrant aléatoirement comme dans Hearthstone et permettant de débloquer du matériel à utiliser en partie. J’agitais mollement la main en un « coucou » désabusé adressé aux micro-transactions ainsi créées. L’intérêt du mode compétitif venait surtout de la nouveauté, « Warzone », où il fallait notamment capturer des points stratégiques, mais également descendre des adversaires contrôlés par l’IA. Élément astucieux : puisque les vies remontaient automatiquement, ce n’était pas les morts qui étaient comptabilisées, mais les dégâts, sur tous les types d’adversaire. C’est à ce moment que l’affaire Guardians est devenue limpide : rédiger un test de Halo ne serait maintenant plus si différent de celui d’un Call of Duty? Une campagne léchée mais quasiment anecdotique, tellement elle se traverse rapidement, comme une sorte de faire-valoir du multijoueurs sur lequel l’accent est clairement porté. S’il est possible de penser à une subtilité, aussi simple soit-elle, que cette comptabilisation des points pour rendre le mode « Warzone » plus dynamique, n’est-il pas envisageable d’offrir un traitement identique à la campagne ? Acculés par ces révélations, mon associé se tourna vers moi en prononçant ces mots :

– … Pas comme ça… Puis il chargea les troupes ennemies. Je pu encore entendre le sifflement d’une roquette avant qu’une forte explosion ne me projette au sol et qu’un plantage de Skype coupe court à toute possibilité de communication. Je consigne donc ces quelques notes dans le dossier avant de le classer. Pas sûr que je trouve un jour les réponses laissées en suspens dans le scénario. Une sale affaire.

Note : 5 majorettes sur 10

Halo 5 Xbox one on te voit

Grosse déception: ne plus pouvoir tirer avec deux flingues en même temps. Il paraît que ça fait déjà plusieurs épisodes que c’est comme ça… mais moi j’aimais bien! Alors je boude.

Halo 5 Xbox one anakin

Et c’est ici qu’Anakin affronta Gollum pour libérer les esclaves du Temple Maudit. Enfin, si j’ai bien compris le scénario.

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

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