Gamescom 2022: Moonbreaker

Mardi 23 août 2022, il est 20 heures 41 minutes et 24 secondes très précisément, lorsque le monde entier découvre le nouveau projet de Unknown Worlds Studio après Subnautica. Tandis que le peuple, hystérique, se rue sur les stocks de papier toilette, moi je vais me coucher sereinement: demain, je jouerai à Moonbreaker.

Et j’ai bien fait de ne pas perdre mon temps en acquérant des rouleaux de papier, car ce fût une expérience réjouissante que de me plonger dans la compréhension des mécaniques de Moonbreaker. Je le confesse: j’ai eu des doutes. À la fois concernant la complexité du jeu que je supposais, mais également vis-à-vis de l’outil de peinture qui me replongeait déjà en PTSD, rappelant à mon souvenir les figurines type Warhammer jamais terminées de mon enfance. Mais on reviendra sur ce point plus tard. Parlons d’abord un peu du jeu.

On est donc bien loin de l’exploration de Subnautica, puisqu’ici tout le plan de jeu est visible sur un écran, quasiment. Nous sommes dans de la stratégie pure, en tour par tour. Chaque joueur choisit un capitaine de vaisseau, disposant de pouvoirs spéciaux utilisables sur le champ de bataille. Dessouder le capitaine adverse représente l’objectif pour gagner la bataille. Les parties sont ainsi pensées pour ne pas durer plus qu’une vingtaine de minutes.

 

Moonbreaker capitaine

 

Sous le regard bienveillant de Scott MacDonald, animateur chez Unknown Worlds, je définis l’endroit où mon capitaine se pose, après avoir choisi un pouvoir « ultime » que mon adversaire ne connait pas. L’affrontement se déroule en tour par tour, avec des points d’actions à dépenser. Se déplacer, tirer, invoquer une unité, déclencher une attaque spéciale ou encore capitaliser en prévision d’une dépense plus large au prochain tour, tout ceci coûte des points. Les joueurs qui affectionnent les deck building ou la stratégie en tour par tour s’y retrouveront vite. Les différents types d’unités se débloquent en jouant, mais il est prévu d’en rajouter par « saisons ».

Pour y arriver à terrasser le capitaine adverse (pour l’instant limité en 1v1), il est possible d’invoquer d’autres unités, avec des compétences propres et un coût proportionnel. Par exemple, dans ma partie test, j’ai déplacé la figurine représentant mon capitaine derrière un gros bloc pour le mettre à l’abri. J’ai ensuite invoqué un sniper que j’ai placé à sa verticale au-dessus et disposé des mines en dessous. Mon adversaire, magnanime membre de l’équipe de développement, l’a joué plutôt honnête puisqu’elle aurait clairement pu me rouler dessus. Lorsqu’elle invoque une unité, je vois du mouvement sur la carte, mais si elle la déploie hors du champ de vision de l’une des miennes, elle sera cachée sous un « brouillard de guerre ». Les zones de jeu prennent d’ailleurs la forme d’arène, de tailles plutôt réduites.

 

Moonbreaker gameplay

 

Après que mon adversaire m’ait gentiment laissé gagner ma victoire indiscutable, mon guide m’a annoncé, des étoiles plein les yeux, que nous allions passer à l’outil de peinture des figurines. C’est à ce moment que je me suis mis à suer à grosses gouttes, Carmina Burana retentissant à plein tube dans ma tête, tandis que des images de mini-statuettes Warhammer avec des gros pâtés de couleur me revenaient en mémoire. C’est donc la main tremblante que j’ai repris la souris et que Scott m’expliquait calmement que tout allait bien se passer. Et il avait raison ! S’il est tout à fait possible de jouer avec les modèles de base (tous peints par des artistes accomplis), chacun peut personnaliser ses mercenaires. L’outil de création est très intuitif. On peut le paramétrer à volonté et aisément pour limiter les débordements (loué soit le bouton « annuler »). Je me suis vite pris au jeu et cette partie est beaucoup plus captivante que ce que je pensais. C’est quand même beaucoup mieux que de vendre des skins à outrance.

 

Moonbreaker peintures

 

Pour conclure notre rendez-vous, Scott m’a encore expliqué qu’ils ont pensé Moonbreaker comme une activité engageante, mais intuitive, qui peut se faire facilement. En effet, les deux interfaces sont très facilement compréhensibles et avenantes. Unknown Worlds a poussé le concept plus loin en imaginant les utilisateurs peindre au calme (avec un verre de vin et un feu dans la cheminée), écoutant un programme audio relaxant. Ils ont alors demandé à Brandon Sanderson, auteur de fantasy, d’écrire des histoires enrichissant le lore du jeu. Celles-ci sont ensuite mises à disposition sous forme de livres audio.

 

Moonbreaker map

 

Moonbreaker est une excellente découverte de cette Gamescom. Je dois dire que le rendez-vous a été charmant, parce que le jeu m’a été présenté de manière enthousiaste, sans en faire des caisses. C’est plaisant. « Plaisant », voilà un qualificatif qui me paraît définir à merveille ce jeu qui entretient son ambiance particulière. Si vous avez des doutes, je vous félicite c’est toujours bien de douter, Unkown Worlds vient d’annoncer deux week-ends de play test gratuits (du 09 au 11 et du 16 au 18 septembre), avant une sortie en early access pour le 29.09. Il suffit pour ça de s’inscrire sur Steam. Moi j’y serai, totalement détendu.

Nous avons aussi détaillé notre découverte de Moonbreaker dans un stream de débriefing, visible sur Twitch.

Retrouvez tous nos articles concernant l’édition 2022 de la Gamescom dans notre sommaire!

 

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

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