Il me reste un bout de Daedalic à partager avec vous. Un petit bout, vu qu’il n’y avait pas grand chose à voir, mais qui pourrait se révéler plus conséquent à sa sortie. AER: un titre qui reste encore assez mystérieux, tout comme la façon dont on est sensé prononcer son nom.
Il y a quelque chose qui me surprend toujours à la Gamescom. Quand on vous présente un jeu, le premier réflexe, c’est d’avoir envie d’y jouer, non? De pouvoir tester soi-même le matériel, de lui inspecter les dents ou de lui ouvrir le capot, non? Pourtant, à chaque fois que l’une des présentations comprend une partie « hands-on » (comme on dit chez Donald Trump), c’est à dire le moment où quelqu’un tend la manette en demandant qui veut essayer, il s’installe soudainement un vent glacial au sein des représentants média présents. Tel des suricates, ceux-ci se figent en fixant du regard un point dans le vide. Ma maman m’ayant appris qu’on ne se jette pas sur la bouffe, on demande d’abord, j’ai toujours une hésitation à m’emparer de la manette en criant « MOI, PREUMS! », mais là ça me dépasse. C’est quoi votre soucis, vous avez peur qu’on déprécie vos performances? Hé m’sieurs, dames, on est là pour essayer du jeu vidéo, pas pour se contenter des présentations. Sinon ça s’appellerait la PowerPointCom! Quand c’est un événement pour la presse à deux jours de la sortie, je dis pas, on préférera toujours l’essayer confortablement dans son canapé, mais là c’est souvent de l’ordre du prototype. Faut tâter! Bref, j’ai osé dire « moi preums » lors de la présentation de AER et je ne l’ai pas regretté.
A mi-chemin entre le jeu d’action et l’exploration onirique, on y contrôle une petite fille qui peut se transformer en oiseau. On passe donc de phases à pieds durant lesquelles on résout des énigmes, avant d’enfiler ses plumes pour atteindre l’île flottante suivante (pas le dessert, cabotins que vous êtes). AER pourrait être un peu le maillon manquant entre Journey et Legend of Zelda: Skyward Sword. Pas de combats au programme, mais des quêtes qui se veulent assez vagues, du genre « Il y a une caverne à l’est dans laquelle blablabla » et à nous de parcourir le monde jusqu’à la trouver, ou tomber sur d’autres indices. J’aime bien cette façon de voir les choses et pour le coup on est à l’opposé d’un Skyward Sword qui nous prenait constamment par la main.
Dans tous les cas, passer quelques minutes sur AER m’a paru comme une oasis de tranquillité. Pendant que je faisais virevolter l’oiseau, j’en ai oublié un moment le bruit continu du salon, les odeurs de panini et de journalistes ayant fait voeux de non-douche. Mon environnement semblait soudainement apaisant. Les commandes de vol répondent vraiment bien et on est rapidement pris par un sentiment de liberté. Celle-ci décadre complètement avec une certaine lourdeur dans les parties à pied, sans que cela ne soit trop génant. Ma bonne foi me pousserait presque à penser que c’est voulu, afin d’augmenter la sensation de légèreté une fois changé en volatile. Était-ce le concours de circonstances qui formait un contexte propice à l’émerveillement ou l’équipe de Forgotten Key, studio indépendant mais néanmoins suédois, saura vraiment toucher notre sensibilité de joueurs bourrus? Je me réjouis d’en savoir plus l’année prochaine (sortie prévue sur Xbox One, PC, Mac, Linux).