L’ultime fantaisie septième du nom : la refonte intergrade [Final Fantasy 7 Remake Intergrade]

Traduire littéralement les titres de jeux vidéo devrait être un hobby reconnu, voire une science. Car quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai appris qu’ « intergrade » est en fait un terme complexe de biologie ? Il peut signifier « fusionner avec un autre organisme », ou encore caractériser un état transitoire, ou un état auquel un organisme est arrivé après plusieurs transformations.

Force est de constater que ce titre, derrière ses apparences de « Super mega ultra finish edition », est en fait très pertinent pour décrire FF7 Remake Intergrade. Le jeu ayant déjà été testé dans sa version PS4 par le brillant Vertigo (ici), j’essayerai donc de vous partager mon expérience et mes retrouvailles avec l’univers de Final Fantasy 7. Car oui, à l’époque de la sortie du jeu originel, en 1997, l’adolescent boutonneux que j’étais avait réussi à acheter une PlayStation (la seule et unique à l’époque) afin de jouer spécifiquement à FF7. Une véritable révolution m’avait-on dit. Et il faut l’admettre, vingt-quatre ans plus tard, je me souviens encore des combats épiques, de la coupe de cheveux de Cloud, des courses de chocobos, des cinématiques d’invocations dramatiques et interminables. Et de Tifa.

FF77 Remake Intergrade

La pochette du prochain album du groupe Avalanche ! Ah non, mais admettez que ça en jette.

En entrée : de l’explosion sur lit d’écoterrorisme

Il faut avouer que l’entrée en matière a été déroutante pour moi. Le début du scénario dans la ville de Midgard ne m’intéressait pas vraiment et le jeu prend son temps pour démarrer réellement. Ainsi les prémices sur fond d’écoterrorisme m’ont paru tout d’abord peu intéressantes, même si très actuelles (le mot « dystopique » paraît bien dépassé ces derniers temps). S’en suit une ouverture sur d’autres personnages, notamment Aerith. Et là, on commence gentiment à goûter à nouveau aux plaisirs de l’invocation. Avec Ifrit notamment qui est revenu, et qui n’est toujours pas très content. On touche également peu à peu à des builds pour nos personnages. Enfin, une impression du jeu originel m’est un peu revenue. Se préparer stratégiquement aux combats, peaufiner ses personnages avec diverses materias, etc. Le démarrage a été un peu difficile, mais en valait la peine. Allez on est parti-e-s !

 

Final Fantasy 7 Remake Intergrade

Je t’aime, un peu… à la folie… pas du tout… en 4K… en 60 FPS.

 

En plat principal : un peu nostalgie, un peu de déception.

Dans cette phase intermédiaire, le jeu semble de nouveau stagner un peu, on peine à évoluer vraiment et le scénario s’étale un peu trop à mon goût. Pas que le contenu ne soit pas bon, entendons-nous, mais alors que je commençais à me dire « Ça y est, voilà le FF7 que j’ai tant aimé », je réalise que la phase d’ouverture sur le monde (hors Midgard, donc) n’arrivera pas dans cet opus. Et là petite désillusion. Le jeu est très bon, donne envie, réactive cette nostalgie tant attendue avant de nous laisser quelque peu sur notre faim.

C’est peut-être là, pour moi, le seul défaut inhérent à ce nouveau format de jeu restructuré en nouvelles sous parties. Car pour celle ou celui qui a vécu l’aventure originelle, il est difficile de s’empêcher de se réjouir de la montée en puissance, de la rencontre avec les « armes », de l’impression de grandeur du monde que l’on parcourait à dos de chocobo, et cetera, et cetera. Malheureusement, cela n’arrivera pas dans cet opus et l’on retrouve quelque peu cette impression de claustrophobie que dégage Midgard. Mais dans le déroulement du jeu lui-même. On n’en sortira pas, en fait, de cette cité en étage ; digne représentation de la lutte des classes en teintes cyberpunk.

 

Final Fantasy 7 Remake Intergrade

La phase en moto est étonnamment bien réussie et ne fait pas tâche malgré un gameplay totalement différent du reste du jeu.

 

En dessert : la claque, la baffe, le grandiose. J’abdique et j’adore.

Ensuite se profilent donc la fin de ce premier chapitre, l’acte final et – sans en dévoiler la moindre goutte – l’acrobatie narrative absolument géniale qui donne tout son brio à cette refonte, selon moi. FF7 Remake Intergrade est l’un de ces jeux qui est transcendé par son acte final et nous laisse sur notre derrière avec panache. Je n’en dirais pas plus sur l’histoire, mais je suis sorti du jeu avec l’impression d’avoir vu de l’art, ainsi qu’un brin de génie dans la manière de justifier cette refonte du jeu. C’est alors que FF7 Remake Intergrade, ce titre étrange, devient plus que pertinent. Le jeu a évolué de son terreau déjà brillant pour son époque, vers quelque chose qui reconnait ses origines tout en les sublimant et cela se permettant de commenter le processus. Oui oui, je m’emballe.

FinalFantasy 7 Remake Intergrade

Mais non triple buse, moi je veux que ça continue, pas que ça s’arrête !

Et si je vous mettais une petite refonte graphique dans votre refonte graphique ?

Je vais être très honnête, j’avais fait quelques heures sur le jeu version PS4 pro du remake, et je n’ai pas vraiment vu de différence en lançant la version PS5. Si ce n’est cette savoureuse satisfaction oculaire que procurent les 60 FPS. Le jeu est très très beau globalement, avec toutefois quelques inégalités notamment sur les textures si l’on y regarde de trop près. Les personnages ont un rendu stupéfiant notamment -surtout- Barret. Barret qui est absolument génial dans cet opus d’ailleurs, avec un gros coup de coeur personnel pour le « méta-clin-d’oeil » lorsqu’il chantonne la musique de victoire de Final Fantasy 7.

 

remake

Le panel d’attaques de Yuffie est très dynamique et fun. Dommage que le DLC soit si court.

 

Yuffie contre les vampires

Cette nouvelle mouture Next Gen était livrée avec le DLC Intermission qui met en scène un nouveau personnage en la personne de Yuffie (déjà présente à l’époque et de manière récurrente dans l’univers de Final Fantasy 7). Même si j’étais très dubitatif sur le fait d’introduire quelqu’un d’autre plutôt que de me laisser continuer l’aventure principale, fort est de constater que le personnage est attachant et son histoire intéressante.

Originaire de Wutai, pays considéré comme opposé à Midgard, elle vient donc de chez « l’ennemi » pour aider les écoterroristes d’Avalanche. L’histoire est sympa, l’on retrouve quelques-uns des personnages secondaires de la trame principale et le gameplay est très chouette également. Yuffie ayant un panel d’attaques intéressantes à disposition. Néanmoins, il faut admettre que c’est un peu court, même si doté d’une très bonne réalisation. Si vous avez aimé faire le jeu de base, vous devriez apprécier. En attendant la suite.

 

FF7 DLC Yuffie

Le DLC se passe en parallèle de la campagne principale du jeu de base et ajoute une petite cinématique de fin en plus.

 

Alors, au Final, cette Septième Fantasie ?

J’ai adoré ce jeu, même si le début a été un peu rêche. Il faut notamment se remettre dans l’ambiance JRPG et se plonger dans cet univers haut en couleur. Malgré cela, FF7 Remake Intergrade était une expérience mémorable et envoutante dont j’attends avec impatience! L’expérience sera probablement différente si vous n’aviez pas fait le jeu originel à l’époque, faute d’effet de nostalgie. Si c’est votre cas, je vous redirige sur le test du collègue Vertigo pour avoir un autre son de cloche (également positif). Pour ce qui est de l’intérêt de la version Next Gen. C’est un plus, mais qui ne vaut pas, pour moi, un nouvel achat si vous aviez déjà fait la version PlayStation 4.

Note : 9,5 méta-nostalgie sur 10.

Testé sur PlayStation 5 et disponible sur… PlayStation 5.

 

 

Author: Teiki

Recrue la plus prolifique du mercato du marché suisse romand du jeu de mots à 5 syllabes, Teiki (El Matador pour les intimes) est LE nouveau ancien rédacteur de Semper Ludo. Il gravit vite les échelons et grâce à quelques coups de langue bien placé, le voilà déjà en train de remplacer Founet à l’animation de Podcast. Son talent de marchandage s’est créé tôt dans sa jeunesse où il devint un pilier de l’échange d’objet inutile dans Everquest. C’est certainement cet événement qui l’oblige inlassablement à jouer à des jeux avec du loot vert, bleu, violet et orange. Ancien champion de pétanque sans cochonnet, lors d’un accident de roulade, il dû se reconvertir à la randonnée avec les pieds. Son corps est un temple où seules les personnes qui ont enlevé leurs chaussures peuvent entrer.

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